Ce photographe espagnol reconnu, qui pratique et enseigne la photographie documentaire, est né à Bilbao en 1973. Son travail s’inscrit dans une nouvelle forme documentaire où sont associés, sous forme de diptyques, des portraits et des sténopés aux poses très longues qui génèrent des images étranges. La notion du temps qui passe résonne ici parfaitement avec la situation précaire des derniers habitants de La Guareña, une région menacée de désertification.
Javier Arcenillas recevra une aide de 8 000 euros pour poursuivre son projet dont les premières images seront publiées prochainement en portfolio sur Mediapart.
Le jury a aussi retenu le travail de quatre autres photographes, finalistes de ce Grand Prix :
- The Island de Ciro Battiloro ;
- Ukraine 2013-2023 de Jean-Marc Caimi et Valentina Piccini ;
- Sembrano Lucha - Hundred Portraits de Mahé Elipe ;
- et Drowned history de Mustafa Satkin.
La Guareña, au sud-est de la province de Zamora, est une région tourmentée par le temps, où le risque de disparition commence à éroder son identité. Dans une région accidentée, où le vent souffle et où il ne pleut guère, la population vieillit. Avec une économie basée sur l'agriculture et l'élevage, il n'y a aucune perspective de changement. La comarca est le portrait d'une Espagne en déshérence.
Ce projet au long-cours, compte rendu personnel de l'environnement où j'ai grandi, comporte deux types de photographies : des portrait de protagonistes, dernière génération qui habitera cette région et des solarigraphes, qui témoignent du passage du temps.
La solarigraphie est une pratique photographiques basée sur l'observation de la course du soleil dans le ciel et de son effet sur le paysage, capturé par un processus qui combine la photographie au sténopé et le traitement numérique. Inventée autour des années 2000, elle utilise du papier photographique non développé, un sténopé et un scanner pour créer des images qui capturent la trajectoire quotidienne du soleil dans le ciel en utilisant des temps d'exposition très longs, allant de plusieurs heures à plusieurs mois.
Ce projet est une histoire visuelle qui dépeint le changement climatique et l'environnement. Sa réalisation vise à photographier, par le biais du documentaire, la façon dont le territoire se modifie et se transforme, donnant à l'œuvre une vision créative et imaginative qui s'éloigne des conventions avec les différentes interprétations de la narration visuelle.
Javier Arcenillas est diplômé en psychologie. Il a aussi étudié le cinéma à Madrid, où il a obtenu un diplôme en cinématographie et en réalisation. Il a également étudié la photographie avec Fernando Herráez et Manuel Sonseca dans les anciennes écoles de photographie d'Alcobendas. Photographe depuis 1994, il a collaboré avec le journal Marca et les journaux et gazettes locaux.
Il a fait partie de l'équipe de la deuxième période du Diario 16 et a été membre de l'agence COVER, aujourd'hui disparue. Il a collaboré avec El País, Le Monde, La Voz de Galicia et Diario de León, ainsi qu'avec des magazines en Espagne et à l'étranger.
Depuis 1994, il travaille comme photographe pour le conseil municipal d'Alcobendas.