Le Prix Jeune Photographe 2021 a été attribué à Cloé Harent pour sa série Le temps d’une pause

La photographe née en 1998 dans la région toulousaine documente avec une certaine tendresse la vie dans les fermes biologiques et particulièrement les hommes et femmes qui ont choisi d’y consacrer un moment de leur temps, en faisant du woofing.

Depuis 2019, Cloé Harent s’éloigne de la ville le temps d’une pause, pour documenter des fermes biologiques. Elle part à la rencontre d’hommes et de femmes qui ont décidé de ne pas emprunter les grands boulevards en s’écartant du tumulte de la société.

Grâce au réseau WWOOF (World Wilde Opportunities Organic Farm), elle rencontre des personnes venues, au-delà des frontières, chercher des réponses concrètes sur la possibilité de vivre autrement.

En s’immisçant dans leur quotidien, elle tente d’apporter un regard tendre et objectif sur la réalité du travail de fermier, car si être maraîcher ou éleveur au XX siècle était rude, l’être au XXIe siècle l’est tout autant.

Là-bas, le rythme du temps s’organise différemment. On redécouvre en quelque sorte l’authenticité et le partage. On prend le temps de débattre, de vivre, de caresser chaque cabri, tremper les mains dans l’eau du ruisseau, sentir la gelée du matin qui cisaille le bout des doigts. Vivre au quotidien dans un tel lieu, nous fait basculer dans un rythme oublié de ce siècle : travailler collectivement pour la survie de chacun.

Cloé cherche à capter une ambiance, une manière d’être, une cohésion qui se libère dans ces lieux. Avec une certaine nostalgie, elle cherche à retrouver à travers ce siècle, l’authenticité contée par nos ancêtres fermiers. Car dans ces espaces reculés, une sorte de synergie se met en place. Comme si leurs discours revivaient.

BIOGRAPHIE

Née en région Toulousaine en 1998, Cloé Harent est une photographe diplômée de l’ETPA (École de Photographie et de Game Design) à Toulouse. En 2019, elle obtient son diplôme avec la mention «Prix Spécial du Jury».

Les photographies de Cloé sont faites d’urgences. L’urgence de conserver une mémoire collective qui appartient parfois déjà au passé. Prendre les choses avant qu’elles ne soient plus qu’un souvenir.

« Il faut vite immortaliser ce qui est sur le point de non retour, qui subsiste, qui se fait de plus en plus rare... La photographie soulage car elle devient la sauvegarde visuelle d’une mémoire mentale flottante ».

Comme pour dédramatiser ce sentiment de perte, le regard qu’elle pose n’en est que plus tendre et poétique, et nous amène à une réfléxion éthique sur notre avenir. La notion de temps qui passe est au coeur de sa recherche photographique.